Pêli-mélo

Il y a tant de choses à découvrir, à vivre et à raconter autour des bals folks ! L’organisation, la musique, les gens, les grandeurs, les servitudes, les ouvertures, les bouderies, les anecdotes, les constantes, les variables et leurs paramètres. Comme souvent déjà, à la loupe et au scalpel, Amato avance à la Sherlock Holmes pour en retracer quelques pistes élémentaires. Mais il s’aventure aussi en hors piste et évite les chutes, rarement fatales près des parquets, il est vrai.

La danse villageoise (Picasso, 1922)Ça pique où ?

Le groupe musical enchaîne systématiquement une mélodie en 2è air de polka avec le passage « non piqué » au lieu de la partie piquée attendue. C’est dansable, mais assez déphasant, comme si l'on servait le fromage après le dessert. 

Amato a un programme électoral de billetterie

  • Demi-tarif pour toute danseuse accompagnée d'un danseur. Gratuité pour toute danseuse accompagnée de deux danseurs. Médaille du Mérite Ballistique à partir de 3 danseurs amenés. Objectif : mixité équilibrée.

  • Demi-tarif pour tout participant venu avant ou juste pour l'heure officielle du bal. Objectif : ponctualité.

  • Remboursement des entrées aux présents si les musiciens ne démarrent pas dès le 12ème danseur (danseuse) prêt à l'action, à partir de l'heure dite. Difficile à appliquer ? Retirer la somme remboursée sur le cachet des musiciens trop lents à l'allumage (si un cachet est prévu !), et on verra ce qu'on verra. Pas cool, mais professionnel. Objectif : respect dû aux danseurs ponctuels.

Il faudrait aussi pouvoir détaxer tous les hommes présents qui dansent réellement, sans relâche. C’est plus délicat à réaliser.

Mauvaises vibrations

Sur les bons conseils d’un musicien facétieux, elle se plante suavement devant moi : « Voulez-vous m’apprendre la mazurka ? ? ! ». Damned, bigre ou bingo ? Allez savoir, mais j’ai une fois de plus trop tardé à inviter une autre qui sait déjà danser. Mission donc plutôt impossible, mais la dame est suffisamment avenante, je ne me débine pas. "Mais bien sûr, trrrrèèès volontiers, allons-y".

Quelques surrrrr-sauts à contretemps et une demie longueur de parquet plus loin, je vois son mari trottiner à nos trousses. Ouf, zéro jalousie ni incident diplomatique, ce n'est que pour signaler à Madame que leurs deux mobiles sonnent conjointement alors qu’elle seule sait les trafiquer (!!??). Elle s’excuse, nous arrête en plein 6è temps, sort l’engin vibrant de son jean, le neutralise, puis se déclare prête à redémarrer son apprentissage-minute en trois double clics. Je suis sonné. N’y aurait-t-il pas en plus une web-caméra-invisible pas très loin ? 

Aéroplantage

La virtuose évoquée dans la série (!) "Ménager ses partenaires" est là. Elle accepte de danser un « aéroplane » (-oui, je joue frileusement la sécurité, elle danse trop bien-), en me faisant bien comprendre tout au long du cortège que c’est un peu gnan-gnan pour elle. Certes. Puis elle se venge froidement. Elle préfère l'option malencontreusement proposée par les musiciens de faire au choix sur le même air une brande (à part) plutôt qu’une bourbonnaise en ligne à nous deux. Elle joue donc les filles de l'air, ça ne plane pas pour moi. Je suis en chute libre.

Le lapsus le plus fréquent en folk

Dans la presse ou au micro des présentateurs, "la vieille à roue" [avec deux "i"] présente une longévité et une fréquence d'apparition inusables. Dans une maison de retraite, cela paraîtrait politiquement incorrect, ou du moins déplacé et irrespectueux.

L'inverse, c'est les faux lapsus, les bons vieux calembours et autres tournures d'esprit de scène et de buvette : costard chouette (ou costard crawouate, selon le terroir breton), hanter dro -ho-ho, cercle circalsacien, polka-cola (ou polska-skåla, en Suède), bourrez des dindes, etc... Bref, je m'arrête là. La liste est infinie, en pire.

Un plan Don Cachotte

Une accrofolkeuse a demandé en aparté à un danseur ami et connaisseur s'il savait qui était Amato. "Non, pas du tout", lui a-t-il pi(t)eusement et scrupuleusement menti "et je ne vois pas qui, j’ai beau le relire à la loupe et me gratter le crâne…". Elle imaginait même, dit-il, que cette signature pourrait regrouper des plumes diverses, un « collectif » de moulins/moulinettes à commentaires qui tournent sous ce pseudo, tels des volleyeurs (-euses) en rotation au gré des services et des sets musicaux. Le spectacle continue et l’enquête bat son plein. De bal en bal.

 

 

Amato

(à suivre)