Danser, c’est bon pour la forme

De salon, orientale ou latine, la danse est une source de plaisir incomparable qui permet de faire travailler le corps en douceur

Vous êtes de plus en plus nombreuses - et nombreux - à délaisser les salles de gym pour les pistes de danse. Bien vous en prenne car la danse est un excellent remède contre la morosité et un merveilleux médicament - entièrement naturel - pour garder tonus et vitalité. Que vous bougiez sur des airs d'accordéon, des rythmes sud-américains ou des mélodies orientales, votre corps travaille, se remodèle, se raffermit, se tonifie. Les tensions se relâchent. Outre les muscles et les articulations, l'appareil cardio-vasculaire est largement sollicité, mais toujours en douceur. L'effort y est dosé et progressif. En outre, la danse est l'une des rares activités physiques que l'on peut commencer tard et pratiquer longtemps. Nul besoin de prédispositions particulières, il faut juste en avoir envie et y prendre du plaisir ! Elle permet aussi de s'épanouir, de mieux appréhender son corps, à un âge ou la morphologie change. Autre atout : retenir pas et figures demande de la concentration et un réel effort de mémorisation. Enfin, la danse est, aussi et surtout, une histoire de rencontres et de convivialité, primordiale pour le moral. Que vous aimiez les rythmes soutenus ou nonchalants, les pas de deux ou les solos, vous trouverez forcément une danse qui corresponde à vos capacités physiques et à votre goût.

Quatre conseils pour en profiter pleinement

Par Gilbert Aboussouan, médecin du Comité national de danse sportive (Fédération française de danse)
1. Dansez, quel que soit votre âge. C'est l'un des meilleurs traitements préventifs de l'insuffisance veineuse. Autre bénéfice, en dansant régulièrement on obtient facilement une augmentation de ses capacités respiratoires de l'ordre de 15 %.
2 II n'existe pas de contre-indication à la pratique de la danse, sauf en cas de pathologie cardiaque grave. Néanmoins, il est important de toujours rester dans la limite de ses capacités.
3. Privilégiez les danses qui ne sollicitent pas trop la respiration ni le cœur, notamment les danses dites "standard" ou "de salon", surtout si vous êtes débutant.
4. Les personnes qui souffrent d'arthrose peuvent danser mais sans forcer. Dans ces conditions, la danse est même bénéfique, car elle améliore progressivement la mobilité de certaines articulations.

Le tango muscle les jambes

Né en Argentine à la fin du XIX°siècle, le tango intègre une large gamme de figures: pi-votées, rotatives, déboîtées... voire renversées pour les plus souples ! Il se danse en contact étroit avec le partenaire et demande un important travail de coordination. Les jambes sont très sollicitées. Pratiqué régulièrement, il galbe les mollets et les cuisses de façon spectaculaire. Il tonifie les abdominaux et affine la taille par ses mouvements en diagonale. Enfin, les bras toujours en contraction se musclent peu à peu.
Moire avis : danse très technique. Mémoire et jambes sont énormément sollicitées. Persévérez et comptez un an avant de vous sentir à l'aise, le jeu en vaut la chandelle. Cette danse développe aussi la sensualité.

Le rock pour le tonus et le cœur

Apparu dans les années 50, le rock'n'roll se danse sur un rythme très marqué en un enchaînement de passes, agrémentées de jeux de bras et de jambes. C'est la danse qui sollicite le plus de groupes musculaires (jambes, fessiers, abdominaux, dorsaux, muscles des épaules et des bras) et la seule qui tonifie sûrement le haut du corps et les bras. Le rock permet l'assouplissement des chevilles et la stimulation des voûtes plantaires, parfait pour les insuffisants veineux. Néanmoins, cette danse nécessite de l'entraînement et une bonne forme physique.
Notre avis : limitez-vous à des tempos raisonnables si vous débutez, car tout le corps est mis à l'épreuve. C'est la danse la plus difficile à débuter tardivement.

La valse améliore le souffle

Basée sur un mouvement de rotation du couple, la valse demande un certain équilibre. Musette, elle se danse à petits pas rapides, très pivotés ; viennoise, les pas sont plus amples et les jambes exécutent une succession de flexions-extensions avec inclinaison du corps à droite puis à gauche. Toutes deux sont excellentes pour muscler les membres inférieurs, et travailler le souffle. Le rythme y est très soutenu. La valse lente ou valse anglaise, au tempo plus tranquille, est moins physique. Il est facile de doser l'effort et le corps travaille de façon complète.
Notre avis : très éprouvante sur le plan cardiaque, la valse se révèle souvent plus physique qu'on ne le croit. Commencez par la valse lente puis avisez en fonction de vos capacités respiratoires.

La danse orientale délie les tensions

Sur d'envoûtantes musiques orientales, il s'agit d'onduler en souplesse tout en dissociant la tête, les épaules, les bras, les mains, le buste, le bassin, qui travaillent tous de façon indépendante. La danse orientale se pratique dans le relâché, il n'est jamais question de forcer. Les articulations bougent en douceur, les muscles s'allongent grâce aux mouvements d'étirement. La position jambes fléchies, dos droit, renforce abdominaux, cuisses et mollets. On gagne en souplesse. Excellente pour être en accord avec soi.
Notre avis: oubliez vos complexes, les femmes rondes sont les bienvenues! C'est la danse idéale pour (ré)apprivoiser son corps et chasser les tensions. Déconseillée si vous souffrez du dos.

La salsa pour le dos, les épaules...

Un air de salsa et c'est le soleil qui fait son apparition. Sur un rythme plus ou moins rapide, la salsa, aussi bien en solo qu'en couple, se pratique en souplesse, genoux fléchis, dans une suite de déhanchés et de mouvements chaloupés des épaules. Dynamique, elle fait appel à l'ensemble des muscles du corps. Jambes, fessiers et abdominaux se tonifient, le dos se redresse, les hanches se délient. Les personnes raides retrouveront une vraie souplesse. Attention si vous avez les articulations fragiles.
Notre avis : un excellent remède contre la morosité. Le dos, les lombaires, les épaules et le bassin travaillent en douceur et le maintien s'améliore. A éviter cependant, si vous souffrez des genoux.

par Catherine Janvier, article de Pleine Vie le magazine des couleurs du temps - Juin 2003