Reine de Saba, plaisir de roi


Réponse de Cheveux gris , danseuse et musicienne

1. Le principal attrait du bal pour moi
Être écoutée, et être en interaction : je chante, j’aime, mais ils dansent, et c’est mieux qu’un concert.

2. Les qualités que je préfère chez mes partenaires musicaux
La précision du rythme, l’écoute, et la justesse.

3. Les qualités que je préfère chez les danseurs
L’écoute, encore. On ne danse pas bien sans écouter, et encore moins à la voix. Mais avec écoute, c’est un plaisir de roi pour tous.

4. Les situations de bal où je me sens très à l’aise
Ils sont plein de couleurs, ils dansent, ils répondent et ils en redemandent

5. Mon principal défaut en action
Aucun, bien sûr ! Quelle question !

6. Mon occupation habituelle entre deux morceaux
Reprendre mon souffle, féliciter ma partenaire, boire une gorgée d’eau, vérifier le programme, prendre le ton du morceau suivant.

7. Mon plus grand bonheur en bal  

8. Ce qui m’agace en bal
- Le manque d’écoute ! ils bavardent, s’exclament, tonitruent, et attendent que la sono leur impose le rythme…Si le bal doit être un lieu de rencontre (et, qui sait, de séduction), que ce soit dans une écoute commune, dans l’incroyable volupté d’une musique qui est donnée à partager, que l’on reçoit ensemble avec un semblable ravissement.

- Le manque de lumière : genre concert ou boîte de nuit…Moi j’aime voir les danseurs, j’aime les échanges de regards et de rires, (et d’ailleurs quand je danse aussi). C’est encore une question d’écoute…Et en plus, dans l’obscurité doucereuse d’une salle quasi obscure, finies les rencontres ! Fini le nouveau danseur qui vous invite, ou que l’on invite, et qu’on ne connaissait pas, et qui renouvellera l’instant. Faites tapisserie, vous qui n’aviez pas pris la précaution de venir accompagné(e), que dis-je, enchaîné(e) à un(e) partenaire qui soit votre propriété (D’accord, ça c’est plutôt pour le questionnaire « danseurs », mais comment séparer ? Le même soir, je chante et je danse…)

9. Ce que je voudrais apprendre bientôt
Garder la mesure sur la valse à huit temps !

10. Les régions et pays où je désirerais aller me produire
Tous ! quelle question, encore ! tous les endroits où on veut bien m’écouter !

11. Mes morceaux favoris, sur la durée
En ce moment, notre valse de la Reine de Saba, à huit temps. Jusqu’à la prochaine…

12. Les danses en chaîne que j'aime le plus interpréter

13. Les danses de couple que je préfère jouer

14. Mes mixers/contredanses favoris

12, 13, 14 : que voilà des questions qui n’ont pas de sens ! Mes morceaux favoris…ça dépend du morceau, de la mélodie, des paroles…pas de la danse : ça, c’est l’affaire des danseurs !

15. Mes groupes musicaux de référence en bal :
Les doigts de Carmen, Tradirrationnel, Boréale

16. Les morceaux que j'évite
Les chansons graveleuses, misogynes et sexistes. Et il n’en manque pas, et elles ont un minable succès parce qu’elles font rire bêtement les mecs, et que les nanas ne veulent pas être en reste. Sans être bégueule, non, je ne joue pas.
Et quand la mélodie est bonne, la danse efficace… ? Non quand même. Ou alors, je les réécris. Soyons créatifs, et ne chantons pas, et ne jouons pas n’importe quoi…

17. Je joue d'autres répertoires que du folk. Lesquels ?
Des chansons antimilitaristes. Du religieux. Des chansons de partout. De la musique ancienne. Du blues. De la mélodie française. Tout. Pas encore du rock, on ne me l’a pas encore demandé.

18. Les répertoires régionaux que je préfère
… ?

19. Mes instruments préférés pour la musique de danse trad.
Euh…La clarinette ? le diato ? le traverso ? la voix, bien sûr… Mais en fait, la plupart, s’ils sont bien joués.

20. Ma capacité de jeu, en heures d'affilée

Une heure et demie. La voix, c’est fragile.

21. Je préfère jouer : des morceaux rares, ou des compositions, mais surtout pas des standards. J’aime surprendre, émouvoir, diffuser, et j’aime créer. Au fond, pour être le maître d’un standard, il faut être un grand musicien, pour faire quelque chose comme le recréer et le rendre neuf aux danseurs. La tradition doit être création.

22. L’époque où j’aurais aimé évoluer musicalement
La mienne me convient très bien. Les musiques y voyagent, se rencontrent, les collecteurs ont bien travaillé et les chercheurs aussi, le répertoire potentiel est donc immense : on peut choisir, il n’y a plus qu’à le travailler ; on peut créer avec de nombreuses sources. La seule difficulté est le risque d’une soupe uniforme (il y a des tas de groupes qui nous infligent ça très bien, hélas) ; mais il y a des nuls et des prétentieux à toutes les époques. C’est aussi une époque moins rigide sur la définition de la « belle » musique.

23. Mon regret…
Que la voix, trop souvent, ne soit pas considérée comme un instrument. Que la chanteuse soit décorative ! Nez tordu, cheveux gris, vous n’avez pas votre place ici…

24. Mes espoirs…
Chanter plus souvent.

25. Mon conseil aux musiciens débutants
Jouez, formez-vous, jouez, renouvelez-vous, jouez, n’imitez pas, jouez, remettez-vous en question, jouez, créez.

26. Ma demande aux confirmés
Accueillez les débutants, souvenez-vous que vous avez débuté, et ne vous prenez pas pour les meilleurs, même si vous l’êtes. Et puis… Jouez, formez-vous, jouez, renouvelez-vous, jouez, n’imitez pas, jouez, remettez-vous en question, jouez, créez.

27. Erreurs et maladresses musicales qui m'inspirent le plus d'indulgence en bal
Pas beaucoup, en fait. Mais celles qui n’empêchent pas de danser, donc qui n’affectent pas le rythme et le phrasé propre de la danse. Et celles qui viennent de la créativité.

28. Ma devise en bal Alors, je chante !

29. La question que j'aurais voulu qu'on me pose
Avec qui aimerais-tu jouer ? (Et je ne donne pas ma réponse, na !)

30. Ce que je pense de ce questionnaire
Je me suis bien amusée à le remplir, mais j’aimerais qu’il fasse avancer la réflexion sur nos pratiques.