Les gestes discrets du bal : d'étonnants petits moments de grâce

Les gestes de bal folkLe bal folk, c'est 95% de musique et de danse. Cependant mille moments faits de trois petits riens touchants le colorent également, mais en filigrane et en flou, car ils relèvent de la pure interprétation ou de l'imagination fertile de ses acteurs volontaires ou supposés. Ainsi…

  • A l'arrêt juste avant un branle, main dans la main avec une partenaire de chaque côté, l'une qui vous serre discrètement, puis relâche la pression, ou joue du pouce, une caresse ? Et quand c'est à chacune de vos mains ? Une ivresse ?
  • La danse annoncée tarde à démarrer, nous sommes patiemment en position encore relâchée de "couple moderne", tous deux immobiles (sauf parfois les mains, voir ci-dessus) et tout en émoi - parfois partagé - d'être tout proches, presque intimes et elle ne s'écarte pas ni ne me met précautionneusement à distance. Merci aux musiciens qui traînent ou s'accordent.
  • Une partenaire passe derrière moi au bout du mouvement de chapelloise : nos mains ne se quittent qu'au dernier instant, juste à temps avant une fatale luxation du poignet, les paumes glissent l'une sur l'autre jusqu'à l'extrême, jusqu'au bout des doigts. Du style ou un message ?
  • Une danseuse insiste pour se placer et rester à ma gauche pour démarrer un cercle circassien, malgré de nouveaux arrivants qui veulent s'insérer entre elle et moi. Une fidèle partenaire de l'instant, avertie et attentive avec peut-être une intention.
  • Lors d'une bourrée à quatre qu'elle connaît pourtant, elle suggère qu'on la danse à deux…hum. Par simple pénurie d'autres couples ?
  • Elle se souvient d'une danse promise de longue date et me la rappelle avec une ferme et convaincante douceur. Chose due…et perçue.
  • Elle fait remarquer que c'est très dommage qu'en bal il n'y ait pas davantage de bons danseurs comme moi. Ne me sentant plus de joie, tel le corbeau de la fable…je la crois.
  • Elle assure avec aisance des figures gracieuses et subtiles, sans que je les aie sollicitées et même sans que je les connaisse du tout, et c'est réussi par moi aussi ! J'aimerais revoir le ralenti.
  • Elle est prête à quitter le bal, mais se débarrasse encore en hâte de ses sacoches et affaires "de ville", remet vite ses escarpins pour une dernière danse impromptue et inespérée avec moi. Par exemple, une ultime mazurka.
  • Je lui marche maladroitement sur le pied et c'est elle qui s'en excuse. La conversation est engagée !

Amato

(A suivre...)