Eté nourri, pluie d’idées


Le joueur de flûte de HamelinBien servi cet été en olympisme et en interceltisme, propices à l'imaginaire et aux divagations, Amato, zappeur télé à l'occasion, s'est aussi mis à concocter un calendrier de fêtes patronales folks. Et le trad' dans tout cela ? A vos marques, prêts, rentrée !


On peut aimer et pratiquer la danse trad'-folk-néo-trad' sans en être un spécialiste, un virtuose, un érudit, un perfectionniste, tout comme on peut jouer au foot sans connaître toutes les subtilités de l' «avantage» ou du « hors-jeu », ou jouer au ping-pong sans viser une médaille en tennis de table. Cela n'empêche pas, à tous niveaux, d'évoluer avec plaisir, d'apprendre et de progresser à chaque occasion.

Pourquoi pas une série d'épreuves de pentathlon trad' ou de décathlon folk aux prochains JO ? C'est sûr, la compétition est peu présente dans l'esprit bal folk et paraît davantage prisée du côté du folklore. Je verrais des disciplines métissées telles que les «Sept sauts en longueur», le « Branle du poids » et le « Quadrille des lancers », le « Triathlon de danse équestre » comprenant le « Branle des chevaux d'Arçon», la « Galopede en cinq sets » et le « Galop nantais en voltige par équipe ». Plus un nécessaire ultime « Marathon de la danse ». Je passe sur les évidents tournois de volley-bal, basket-bal et foot-bal folks. Pour les ballets aquatiques, suggérons, pour faire avancer les idées, une chorégraphie synchronisée de mixité et de parité.

Lors d'un de mes zappages-télé, une fois les J.O. terminés, je suis resté plusieurs minutes devant le festival « interceltique » de Lorient, en direct, et ce sur une chaîne française généraliste majeure, oui ma chère. C'était la fin d'un triomphal défilé folklorique, très urbain, bien discipliné, tout sourires, assez dans le style «défilé des délégations nationales aux Jeux», avec des effets tout aussi sophistiqués et des porte-drapeaux remarqués. Quelques centaines de grandes cornemuses et bombardes, des binious, bien sûr, des costumes variés et aussi authentiques que possible, je présume. Mais là aussi, l'essentiel, c'est toujours le spectacle. Un plan final avec un accordéon diatonique. Généralement, quand je zappe, je tombe sur TV Breizh qui ressasse de bons vieux « Columbo », c'est bien aussi.

Mon âge avançant sérieusement, je redoute d'hériter des rhumatismes de mes aïeux, dans les doigts pour jouer de la musique, dans les jambes et les hanches pour danser en bal, dans les hémisphères cérébraux pour me souvenir des airs, des pas et figures. Mon médecin est un saxophoniste jazzeux qui fait passer en boucle notamment des tubes folks, (p. ex., la mazurka de G. Chabenat), dans sa salle d'attente, et plus en sourdine dans son cabinet. Etonnant, non ? Bref, selon lui, rien de tel qu'une bonne cure de bals pour se maintenir d'aplomb. Gennetines bientôt remboursé par la Sécu ?

Des saints patrons du calendrier pour les danses folks ? Saint Guy (alias Saint Vit) est, bien sûr, LE patron absolu de toutes les danses, de plein droit. Mais Saint Patrick serait prévisible et tout désigné pour les mouvances celtiques. Sainte Fleur pour les valses des roses et celles des violettes (danses d'Alsace). Sainte Prune pour les contredanses. Il y aurait Saint Seb comme patron des mixers et des crêpières. Saint Ré-mi-« fa-ci-l'à a-do-rer », est très mélodique, mais ce calembour musical est déjà un peu réchauffé, et les calembours calent, bourrent, sont indigestes et n'amusent guère les dames.

Insistons, en un peu plus mauvaise langue : Saint Frusquin, pour les tenues vestimentaires improbables des danseurs. Saint Glinglin pour les bals comptant autant d'hommes que de femmes. Saint Piternel, pour les durées infernales de pilé-menus ou de suites plinn. Saint Fifrelin (de Hamelin) pour le Branle du Rat et pour les flûtistes trop mal payés. Saint Didier Ridoux pour les danses aborigènes à souffle continu. Sainte Lambine pour les bals qui commencent trop tard et Sainte Cendrillon pour les bals qui finissent trop tôt. Saint Sauveur, enfin, pour tous les cavaliers et partenaires raccroché(e)s in extremis afin de démarrer des mixers incomplets (« Hé, là, il manque un homme !»). D'autres propositions ?

Amato
(A suivre...)