Couple en cercle avec changement de partenaire
Vers la moitié du XIXe siècle, circassian n'est qu'une autre appellation pour sicilian. Le mixer que nous appelons aujourd'hui Cercle circassien a été recueilli en Angleterre (Northumberland) au début du XXe siècle par Maud Karpeles, collectionneuse britannique de chansons folkloriques et professeur de danse.
Tel qu'elle l'a recueilli, il comprenait deux parties :
- La première implique deux couples face à face sur les rayons d'un cercle (sicilian formation) ; c'est cette première partie, héritière du quadrille français, qui constitue stricto sensu le Cercle circassien. À l'issue des figures prescrites, éventuellement répétées un certain nombre de fois, les danseurs se retrouvent côte à côte sur un grande cercle, garçons et filles alternés (big circle). Cette première partie se danse traditionnellement sur une jig, air en 6/8.
- La seconde partie, dite big circle, est ce qui se fait aujourd'hui dans nos bals folks. Traditionnellement, elle doit se danser sur un reel, air en 2/4.
Le Cercle circassien se répand en France dans l'entre-deux-guerres à travers l'enseignement de Miss Pledge. Après la Libération, il entre au répertoire des CEMEA (Centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active, mouvement d’éducation populaire né en 1937) de William Lemit (spécialiste reconnu du folklore) et Jacques Vivant (spécialiste des chants et danses traditionnelles). Il fait irruption dans le mouvement folk au début des années soixante-dix à l'initiative d'Yvon Guilcher. Le but était de répandre des répertoires collectifs suffisamment simples pour pouvoir se transmettre sans enseignement, afin que le bal ne soit pas tributaire de l'atelier. La version alors répandue élimine la première partie à quatre, ne conserve que le big circle et substitue aux airs de reels normalement requis des airs de jigs irlandais, plus conformes au répertoire et aux possibilités des instrumentistes «folk» de l'époque. C'est dans le même esprit qu' A. Dufresne et Y. Guilcher répandent en même temps des danses scandinaves comme Aleman's marsj (Suède) et Cochinchine (Danemark), également héritées de l'enseignement de Miss Pledge. Le Cercle circassien ainsi revu et corrigé est passé à l'étranger, où il a parfois reçu de nouvelles appellations incontrôlées : fröhlicher Kreis (Allemagne), il cerchio di « Mélusine » (Italie), etc.
Copyright Yves Guilcher
Extrait de : La danse traditionnelle en France : d'une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste, Yves Guilcher. Édition Modal Folio / ADP, 1998, ISBN 2-910 432-17-3.
On entre dans la danse à deux, un homme et sa cavalière à sa droite. On tient ses voisins par la main. Tous les danseurs forment un ou plusieurs cercles concentriques. La danse se partage en quatre parties de seize temps chacune.
Il s'est écoulé soixante-quatretemps musicaux pour faire tous ces mouvements.
Explications détaillées du swing et
du pas de patinette en fin de la vidéo ci-dessus.