Foin des préjugés, on change tout !
D'abord, il y a eu un atelier « guidage ». Spontanément, je n'y suis pas allée. Préjugé partagé: il n'y avait presque que des mecs. Et là, surprise...
L'animateur annonce « Changez. ». Et on change – pas de partenaire, non, ce serait trop simple. Mais de guideur. Tu me guidais? Je te guide. Je te guidais? C'est ton tour, débrouille-toi. Rien ne change, ni la position des mains, ni celle du corps. Mais tout change.
Vu les immobilités subites, ou les soubresauts, ou les changements de trajectoire... ça devait être déstabilisant. Eh oui, mon bon: tu croyais être le chef, tu ne l'es plus. Aha !
Deuxième acte : tango. Le tango, danse de couple sophistiquée, très peu pour moi, jeu de séduction de mauvais goût, et en plus on reste scotché à son partenaire toute la soirée, pouah! Jouer la séduction machiste, très peu pour moi. La domination masculine, même pour faire semblant, c'est non. Préjugé encore !
Car voilà : ce matin-là, au petit déjeuner, les animateurs de tango étaient vraiment très sympas. Et il n'y avait aucun atelier passionnant. Alors, pourquoi pas ? Essayons... Et là, autre surprise. Nous voilà à l'atelier tango, assez balourds, à nous tenir les bras face à face, j'avance, tu avances, nous reculons, et on recommence. Séduction domination, préjugé, vous dis-je : il y a bien autre chose. On a passé une heure et demie à avancer et reculer sans savoir à l'avance qui faisait quoi.
Et alors ?
Sentir. Écouter. Écouter, avec son corps, tout ce que dit le corps de l'autre.
Eh bien, mes bons amis, bilan du festival: je ne danserai peut-être jamais le tango. Mais une séance de « guidage » et deux de tango, et... on change tout ! Écoute corporelle, nous ne dansons plus la mazurka de la même manière, ni la scottish, ni la valse. C'est plus souple, plus exact, plus coordonné, plus franc. Plus heureux !
Préjugé encore : croire qu'on sait danser. Après trente ans de valse, il y avait encore à découvrir. Tout a changé !
Cheveux Gris